Alors que la Mairie de Paris ouvre sa première « salle de shoot », Jacques Bompard a déposé une proposition de loi pour durcir les peines contre les trafiquants de drogue. L’élite parisienne aura attendu dix-huit ans avant d’y parvenir : une nouvelle victoire pour l’oligarchie autocentrée, qui est parvenue à installer sa structure mortifère au coeur de la capitale. Dénonçant une mesure démagogique, initiée à l ‘encontre des riverains et en appelant à une « réduction des risques fallacieuses », Jacques Bompard interpelle le Parlement par l’intermédiaire d’une proposition de loi visant à réduire les peines à l’encontre des trafiquants de drogues.
Au début du 20ème siècle, la consommation de stupéfiants était l’apanage d’une classe sociale défavorisée. Aujourd’hui, le libéralisme ayant fait son œuvre, la consommation est étendue à toutes les classes sociales : la consommation de drogue est un phénomène concernant la société dans son entièreté. Elle est un fléau qui ravage nos sociétés : destruction des personnes, créations de modèles sociaux parallèles tribaux, économie souterraine, isolement des personnes, addiction, mort sociale, mort physique.
Les conséquences nationales et internationales du trafic de stupéfiants sont innombrables et toutes plus importantes les unes que les autres. Catastrophes écologiques, catastrophes sociales, catastrophes économiques, catastrophes sociétales : les drogues dévastent tout sur leur passage.
Les idéologies libertaires, qui assouplissent les réglementations voire dépénalisent certaines drogues, ne prennent pas en compte les coulisses des réseaux de distribution de la drogue. 280 hectares de forêts ont été rasés en 2001 et 2013 en Colombie… Le Dictionnaire des drogues et des dépendances affirme que la politique internationale actuelle en termes de prohibition des drogues entraîne l’existence d’un marché illicite générant d’énormes profits créant des liens étroits entre instabilité politique, corruption, criminalité, pauvreté, exploitation et production de stupéfiants (mafia italienne, cartel colombien, triades chinoises, marché noir, financement du terrorisme, etc.).
Notre époque a déraciné les personnes ; elle a plongé les êtres dans un nihilisme quasi-total, la drogue en est la manifestation même : elle est un refuge pour ceux qui la consomme et ceux qui la distribuent sont vierges de tout scrupule. Notre modèle de société tombe en ruines, il sera long à reconstruire. En revanche, il est possible de s’attaquer immédiatement et efficacement aux trafiquants de drogue en renforçant le droit applicable aux crimes et délits relatifs aux drogues illicites.
C’est pourquoi je propose devant l’Assemblée nationale de durcir la législation en vigueur qui est bien trop souple pour permettre de lutter efficacement contre le trafic de stupéfiants.