Sale temps pour les cosmopolites

Du « Wir Schaffen das » d’Angela Merkel aux oublis de tapis rouge pour Barack Obama, les figures du cosmopolitisme vivent des semaines difficiles. Le président américain a passé un séjour délicat en Chine et la chancelière allemande a subi une éclatante défaite électorale. A l’aune d’un monde multipolaire, ces deux grandes puissances sont assises sur des bases de sable et tentent de faire prospérer le libéralisme libertaire au cœur des institutions internationales pour mieux les contourner sur le plan national. Une tentative qui excite la révolte des peuples.

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Au lendemain du Brexit, la commission européenne avait été secouée par un scandale. José Manuel Barroso décidait de rejoindre Goldman Scahs, suivant en cela une tradition bien établie d’immixtion des intérêts de « La Banque » au cœur de nos institutions. La commission devait réagir… Patatra ! Jean-Claude Juncker n’a toujours pas dit mot des errements de son ami. Avec les résistances au TAFTA et la crise du G20 incapable de redorer le blason du libre-échange, c’est toute une tendance internationale qui se trouve meurtrie.

Fort heureusement pour elle, la Finance sait se défendre. Emmanuel Macron incarne son influence politico-médiatique en digne successeur d’un François Hollande qui aura été d’une totale soumission aux intérêts de la corbeille. Pendant ce temps, le Front National, au lieu de remettre en cause les règles des oligarchies apatrides, épandait dans tous les médias son amour des dépenses publiques. Dépenses publiques aujourd’hui favorables aux intérêts financiers, notamment sur le marché obligataire. Je me souviens du silence courroucé qui accueillit ma proposition de loi d’interdiction des hedge funds en France. Visiblement, nombre de mes collègues à l’assemblée ne voulaient surtout pas déplaire à quelques intérêts établis.

La défaite est amère, puisque le vice-président de la commission européenne, Frans Timmermans admet lui-même que : « pour beaucoup l’Europe est un facteur d’insécurité ». Et cette exaspération des peuples risque de faire éclater jusqu’aux décisions des organes supranationaux. Ainsi Angel Curria, secrétaire général de l’OCDE, a déclaré au Monde ce lundi : « Après huit ans de consolidation fiscale, que d’autres appellent austérité, nous sommes au point où l’on peut essayer d’accroitre les dépenses publiques. » A quelque école économique qu’on appartienne, la déclaration est paradoxale. L’organisation du commerce et du développement économique intime des décisions aux gouvernements pour calmer les peuples.

Comme je le propose toujours, ce sont les principes de subsidiarité et d’harmonie des corps sociaux qui doivent guider notre approche de l’économie. Bref, le modèle du « bon père de famille » est à remettre en avant. Mais il n’est pas à la mode, le bon père ne joue pas avec des algorithmes sur les produits complexes.

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