Raqqa, Mossoul : le réveil est sanglant

C’est évidemment avec satisfaction que nous avons appris l’intensification des combats de Mossoul et le lancement d’opérations militaires à Raqqa. Partout, l’ennemi désigné est l’Etat islamique, c’est-à-dire le monstre ethnico-religieux issu des erreurs de l’Occident dans la région.

Toutefois, alors que les ressorts émotionnels habituels sont employés pour tromper le grand public, quelques éléments d’analyse doivent contrarier le schéma de communication déroulé sous nos yeux. D’abord, rappelons-nous que la coalition américaine, qui a renversé Saddam Hussein en 2003, n’a mis que quelques semaines à venir à bout des troupes irakiennes pourtant entraînées par leurs guerres avec l’Iran puis par la guerre du Golfe. La coalition internationale a donc volontairement leurré la situation pourrie à Anbar comme dans la plaine de Ninive. Vues les milliers de morts qu’engendreront ces combats, c’est une donnée éthique à conserver en mémoire.

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Le deuxième aspect concerne la campagne de Raqqa. Cette ville comportait avant son invasion par les barbares islamistes une forte communauté chrétienne. Rien n’a été fait, ni par François Hollande, ni par Barack Obama pour qu’elle n’échouât pas aux mains des djihadistes. Félicitons-nous, donc, de sa libération mais interrogeons-nous sur les agissements de l’OTAN dans la région. Libérer ce que l’on a contribué à faire tomber est une bonne chose mais pas un blanc-seing.

Enfin, le refus annoncé de voir la Turquie participer à ces opérations pose question. Alors que la dictature islamiste d’Erdogan est toujours officiellement considérée comme notre allié, c’est un sujet qui interroge. Ankara aurait donc une responsabilité dans les soutiens islamistes ? Est-elle un allié instable du fait de sa population kurde en confrontation avec le pouvoir central ? Se réjouir, oui ; oublier non. Les Français veulent et doivent savoir.

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