La semaine passée, le président de la République a réuni les « autorités religieuses » pour annoncer la suspension du culte au moins jusqu’à mi-juin. Obéissant sagement aux directives, l’Église a suspendu le culte et a demandé à ses fidèles de rester chez eux.
Si certains ont voulu assister à la messe de Pâques, ils se sont vu attendre à la sortie des églises, à la sortie même de chapelles privées, par des camionnettes de gendarmerie, carnet de PV en main alors même que les consignes du Ministère de l’Intérieur autorisaient l’ouverture des églises et la célébration du culte selon des conditions qui ont toujours été scrupuleusement respectées.
Loin d’en être remerciées par un assouplissement des consignes sanitaires, les églises de France doivent toutes rester fermées et la verbalisation de prêtres célébrant, même en privé, commence à fleurir dans les périodiques locaux. Au même moment, les supermarchés, ces nouveaux temples de la consommation, sont ouverts, avec peu de restrictions sanitaires, les clients s’y côtoyant en masse.
Des traitements différents
A l’inverse, des consignes circulent au sein de la police pour recommander le relâchement des contrôles pendant le ramadan et la bienveillance pour les réunions de voisins fêtant la rupture du jeûn chaque soir. Cette différence de traitement n’a malheureusement pas été contestée par le Président de la Conférence des Évêques de France lors de sa réunion avec le Président de la République.
On pouvait craindre une nouvelle soumission de l’Église face aux vexations habituelles mais dans les jours qui ont suivi, de nombreux évêques et prêtres ont élevé la voix pour dénoncer le manque de logique autorisant l’ouverture des commerces et écoles et maintenant les lieux de culte fermés.
Si l’indignation ne sera sûrement pas suffisante pour faire changer d’avis les autorités, entendre la voix des clercs accourir au secours spirituel de leurs fidèles redonne un peu d’espoir. Il faut surtout espérer que cette levée de bouclier, même si elle est partielle, aidera les Français à ouvrir les yeux sur la gestion déplorable de la pandémie, dépourvue de tout bon sens et sans aucun souci du peuple.