La révolte des autochtones

Ils n’en sont pas à leur coup d’essai. Média et autres associés de la démocratie sondagière s’emploient à leur technique favorite : la vitupération. Ainsi, Le Monde, journal de référence du cosmopolitisme, a abondé en réflexions édifiantes sur la révolte des peuples.

Une universitaire y explique combien les élites américaines eurent bien raison de brocarder le magnat devenu président. Des analystes expliquent que les électeurs devraient prendre garde à ne pas trop disconvenir des voies que les journalistes leur proposent. Quant au Figaro, son tropisme financier n’a de cesse de lui faire propager toutes les élucubrations possibles sur le Brexit. Qu’ils s’appellent Trump, Orban, Poutine, Hofer, Farage ou Theresa May, tous doivent être combattus. Sans cela, l’assise institutionnelle de notre système s’en trouverait amoindrie.

Chacun de ces évènements électoraux incarne un phénomène original : la révolte du suffrage universel contre ceux qui l’avaient domestiqué à grand renfort de moralisation et de subventions.

Le monde des idées bruisse d’ailleurs des explications à ce phénomène depuis quelques années maintenant. Les règles que la mondialisation a voulu imposer au parc humain ne rencontrent plus ni adhésion, ni assentiment. De la Rust Belt au Vaucluse, des anciens pays communistes à la campagne britannique, les peuples sont las d’attendre l’eldorado économique et sécuritaire que les institutions supranationales et leurs commissaires avaient promis.

Partout, le phénomène de l’exil périphérique et de la discrimination sociale se cumulent pour enfanter d’une révolte des autochtones. Les papiers économiques, emplis de réflexion sur les inégalités, n’ont pas voulu affiner la sociologie de la désespérance sociale. Convertis au marxisme culturel, les tenants de la Gauche ont sapé jusqu’au dernier refuge du pauvre : son identité. En cela, le libéralisme libertaire n’a pas dérogé de son essence initiale et donc de sa nature idéologique. Non, le développement des nuances communautaires, des possibilités d’orientation sexuelle et de la complexification de l’Histoire n’ont pas donné un refuge à ceux qui perdent la part heureuse de stabilité qui adoucit la vie des hommes.

Non, la stratégie des minorités n’a pas fabriqué du commun et au contraire exaspéré la volonté de singularisation ou de recouvrement des communautés originelle.

C’est bien au grand mensonge de toute une époque que les peuples veulent mettre fin. Par endroit, le processus électoral apaise cette transition. En France, où naquirent ceux qui forgèrent cette matrice, nous voyons que le système se défend mieux. Avec Florian Philippot et ses sbires, il a même su bâillonner la droite nationale. Cela n’augure rien de bon et amorce une explosion sociale que de nombreux experts redoutent.

Aussi faut-il répondre à la grande presse et à l’oligarchie qui la possède qu’à force de ne pas amputer un membre, c’est le corps entier qui s’envenime. Et le corps de la France saura se révolter contre ceux qui travaillent à l’épidémie. Ceux qui veulent changer de peuple pour garder leurs contrats. Ceux qui veulent imposer la centralisation à un homme devenu rétif à la dénaturalisation. Nous pouvons entrer dans une nouvelle phase de l’histoire politique. Œuvrons à ce qu’elle advienne sans violence.

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