La peine de mort existe en France : seulement pour les victimes innocentes

Il est faux de prétendre que la peine de mort a été abolie en France en 1981. La vérité est la suivante : depuis 40 ans, les criminels, les assassins, les violeurs sont assurés de ne plus risquer leurs vies malgré leurs méfaits et le sang qu’ils font couler.

Trois meurtres d’une portée terrible ont eu lieu ces derniers temps : la mort du gendarme Mélanie Lemée, 26 ans, tuée dans l’exercice de ses fonctions par un dealer de cocaïne roulant à 150 km/h ; la mort de Phillipe Monguillot, 56 ans, lynché par une bande de racailles dans son bus à Bayonne ; la mort de Thomas Carbonnel, 23 ans, décédé à la suite de ses blessures au couteau reçues il y a deux mois d’un récidiviste tout juste sorti de prison.

Encore et encore… jusqu’où ?

Ce week-end encore, à Lyon, un fait divers sordide pointe le glissement terrible de notre société vers une barbarie totale. Un piéton a été renversé par une voiture et trainée sur plusieurs dizaines de mètres, le bras arraché. Les secours une fois sur place n’ont rien pu faire. Selon une source proche du dossier, une jeune femme sortait son chien quand ce dernier aurait été percuté par la voiture folle. Le ton serait monté, et le chauffeur de la berline aurait ensuite renversé la victime. On mesure à ce récit l’absence totale de morale des criminels laissés libres d’avoir le droit de vie ou de mort sur n’importe quelle victime qui a le malheur de croiser la route de ces racailles.

Le point commun entre toutes ces victimes ? Elles ont toutes été tuées pour des motifs d’une futilité extrême et dans une débauche de violence gratuite qui devrait conduire les auteurs au même sort. L’un est poignardé parce qu’il a eu le malheur de regarder une femme, tel autre est lynché à mort parce qu’il a voulu rappeler des règles civiles élémentaires aux contrevenants. Tous sont morts. Ils sont tombés sous les coups de ceux qui jouissent d’un sentiment d’impunité si fort qu’ils en banalisent la mort. Or, il faut reprendre les maux à leur racine et la racine des mots. Impunité signifie tout simplement l’absence de punition, et de juste sanction.

Impunité des récidivistes

Tous les auteurs de crimes atroces sont des récidivistes. Ce ne sont pas des primo-délinquants qui auraient versé dans un accès de violence subit sur un coup de folie. L’absence de peines échelonnées et surtout appliquées entraîne une injustice profonde entre les victimes et leurs assassins. Pire, aujourd’hui, il n’y en a que pour les prisonniers et leurs conditions de détention. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), par un arrêt du 30 janvier, a même « condamné la France pour les conditions inhumaines et dégradantes de ses établissements pénitentiaires et le non-respect du droit à un recours effectif pour faire cesser ces atteintes ». C’est en effet essentiel à l’heure où il n’y a compassion et soutien médiatique que pour la famille Traoré, plus connue pour ses passages devant la justice que pour son engagement civique au service de la communauté nationale.

Qu’en est-il donc du sort des honnêtes gens dans ce monde de fous ? Royalement, le nouveau Garde des Sceaux a évoqué la nécessité d’un « meilleur accueil des victimes » par les services judiciaires. Personne n’a encore saisi de quoi il en retournait exactement.

Il est temps que cela cesse et que pour qu’une véritable justice puisse s’affirmer la peine de mort ne soit pas réservée aux seules victimes des racailles impunies.

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