La pauvreté : un regard vers le réel

Le système, sous Mitterrand régnant, nous avait vendu sa lutte pour éradiquer la pauvreté en France. Déclarations fracassantes, mobilisation d’artistes, exigences légales utopiques, rien n’avait été oublié pour service d’une cause, s’il en est : la lutte contre la pauvreté. Or en 2015 35 % des Français jugent avoir traversé une période de pauvreté. Les gros partis et leurs représentants n’ont donc pas manqué d’échouer.

Aujourd’hui la France du quart-monde est une réalité toujours bien vivace, pire c’est une réalité qui va en s’empirant et en se complexifiant. Christophe Guilluy évoquait l’année dernière l’exclusion sociale, culturelle et ethnique de la France périphérique alors que dans le même temps une étude de l’INSEE en juin 2015 précisait la « grande présence » de la pauvreté dans les villes-centres des grands pôles urbains. De la « fracture sociale » chiraquienne aux déclamations mitterrandiennes, l’échec est frappant.

niveau-de-vie_4084108Or l’exercice de la politique, c’est-à-dire du service du bien commun devant les données auxquelles se confronte le représentant politique, ne peut avoir de sens quand il se destine exclusivement à une minorité de nantis ou à un modèle social déséquilibré. A la puissance tribunitienne, les responsables doivent préférer l’action, la gestion concrète, l’amélioration du réel. Las, les grandes messes festives et médiatiques ont remplacé l’incitation à la charité personnelle. Charité d’ailleurs bien complexe quand plus de 10 % de la population est au chômage.

Considérons tout d’abord l’échec des politiques mises en place pour lutter contre la pauvreté. Chacun voit le dénuement envahir les centres-villes, les chiffres le confirment : près de 97 600 sans-abris ont fait des demandes de logements au 115 dans 37 départements, un accroissement de 26%. Dans certaines régions françaises plus de 20 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté (Corse, Languedoc-Roussillon, Nord-Pas-de-Calais) d’après l’INSEE. Notre beau département de Vaucluse connaît approximativement le même taux.

L’explosion du nombre de SDF frappe jusqu’aux touristes étrangers souvent choqués des poches énormes de pauvreté rencontrées dans les rues de France. En 2012, 141 500 personnes étaient reconnues comme étant sans-domicile, moins d’une sur d’eux serait en bonne santé et près d’un quart souffre de dépression. 1/3 des personnes concernées a perdu tout ou partie de ses dents. Ce qui continue de faire sourire le président de la République.

Il faut noter que la relation de la Gauche et des SDF est particulièrement complexe, puisque ces derniers réapparaissent de manière massive à partir des années 80 en France. Historiquement, les vagabonds sont le signe des lacunes des systèmes économiques, politiques et sociaux. Ainsi en brisant la charité privée pour lui préférer l’exploitation industrielle des pauvres, l’Angleterre mit en place un véritable esclavage moderne pour soutenir sa révolution industrielle. Depuis les années 90, les réseaux criminels, les libéralités de l’espace Schengen, et le laxisme judicaire ont ajouté encore plus de violence à un univers traditionnellement déviant. Or, l’Etat a remis la gestion de cette question aux mains du secteur associatif et à quelques dispositifs légaux peu efficaces (RMI, droit au logement, droit opposable au logement).illustration-pauvrete-paris

C’est la fragmentation de la société qui est le principal vecteur de pauvreté, autant dire que la lutte socialiste contre la famille est un encouragement permanent à la précarisation. Ainsi les familles monoparentales et les couples jeunes sont les plus en proies à l’extrême difficulté économique. Chaque année, on compte entre 120 et 130 000 divorces dans notre pays, autant de chocs biographiques qui contribuent grandement à mettre en danger ceux dont la personnalité ou la situation financière est potentiellement faillible.

Il faut également évoquer la démission générale du monde politique devant le fléau du chômage, lui préférant le traitement social à la création d’emplois. Ainsi dans les grands pôles urbains les 10% des personnes les moins aisées voient 42% de leur revenu provenir des aides sociales. En France le chômage touche 10,3 % de la population, avec des réalités très différentes, mais un problème fondamental : le manque de création d’emplois dans le secteur marchand.

arton3357-4dff2Le regard sur cette pauvreté a lui aussi changé. Prenons par exemple la haute considération en laquelle François Hollande les tient d’après les déclarations de son ancienne compagne : « Il s’est présenté comme l’homme qui n’aime pas les riches. En réalité, le président n’aime pas les pauvres. Lui, l’homme de gauche, dit en privé : « les sans-dents » très fier de son trait d’humour ». La plupart de nos dirigeants n’aiment pas la France. Ils n’aiment ni son identité, ni son histoire ni son essence civilisationnelle. Dans leurs rêves et leurs projets, le Français pauvre ou en situation de précarité est un ennui qu’il faut entretenir dans son état plutôt que d’interroger le modèle qui le conduit à une telle situation. En détestant la France, ces locataires du pouvoir y ajoutent les individus qui la décomposent. Plutôt qu’un pauvre Français produit de la démission de la République face au chômage, nos prétendues élites ont fait le choix du Grand Remplacement et de la mondialisation comme pression à la baisse sur les salaires. Cela crée d’ailleurs une nouvelle insécurité pour les pauvres : explosion des violences et des délits, exclusion de zones de non   droit, concurrence déloyale dans le bénéfice à certaines prestations.

Mais le regard des Français lui-même en est altéré. Comme l’indique l’étude Ipsos-Secours Populaire Français pour 2015 : 87% des sondés jugent que le risque est plus grand pour leur enfants de connaître la pauvreté qu’il ne le fût pour eux. Pire, 40 % des Français déclarent connaitre des difficultés à régler leurs frais médicaux et 30% ont des difficultés à manger trois fois par jour de manière saine. L’avenir est extrêmement compris puisque l’UNICEF avance le chiffre de trois millions d’enfants pauvres en France.

Nous voyons donc que la lutte contre la pauvreté à la sauce de la Gauche et des gros partis s’est résumée en une série de démissions dont les résultats s’incarnent dans la souffrance de tant de nos compatriotes. Souffrance, visiblement occultée par un gouvernement qui préfère accueillir 30 000 nouveaux immigrés plutôt que de défendre en priorité ceux d’entre nous que la vie et ses épreuves ont mis en situation de fragilité.

J’ai déposé deux projets de loi qui par leurs conséquences directes influeraient largement sur la réduction de la pauvreté : la lutte contre l’immigration et la réinscription dans la constitution du droit au travail pour tous. La préférence étrangère et le traitement social du chômage sont des solutions qui n’en finissent plus de condamner la France des petits. Le scandale de la pauvreté sise au cœur de nos sociétés, doit nous appeler à en affronter la réalité.

Les yeux du pauvre sont le premier des rappels au réel.

Partagez cet article

Facebook
Twitter
LinkedIn

Page Facebook