Nous avons lu avec intérêt un entretien de Jean Léonetti au Hors-Série du Conseils des notaires. Il traite des directives anticipées et de bien d’autres sujets ayant trait à l’expansion de l’euthanasie dans notre pays. L’analyse du texte est intéressante.
Dès la première réponse Jean Léonetti met sur le même plan les soins jugés « inutiles » et l’acharnement thérapeutique. Un sujet dont nous connaissons la criante injustice notamment à travers le cas dramatique de Vincent Lambert.
Il continue en disant « ce sont des personnes qui n’ont pas conscience qu’elles existent et qui n’ont aucune relation à l’autre ». Une phrase extrêmement dangereuse, qui semble rappeler les préventions que Jean-Paul II adressait dans Evangelium Vitae : « Tout cela explique, au moins en partie, que la valeur de la vie puisse connaître aujourd’hui une sorte ‘’d’éclipse’’, bien que la conscience ne cesse pas de la présenter comme sacrée et intangible ; on le constate par le fait même que l’on tend à couvrir certaines fautes contre la vie naissante ou à ses derniers instants par des expressions empruntées au vocabulaire de la santé, qui détournent le regard du fait qu’est en jeu le droit à l’existence d’une personne humaine concrète. »
Par la suite, il indique une des grandes inquiétudes que Jacques Bompard avait exprimée lors du débat fin de vie : la précision des actes médicaux à proscrire par les directives. Comment imaginer que l’homme possède une vision limpide d’une agonie ou d’une situation de grande souffrance, et que des considérations n’obèrent pas la manière dont il considère le sujet ?
D’ailleurs Jean Léonetti souligne bien qu’aujourd’hui chacun trouve cette écriture très compliquée. Face à quoi il développe l’argument de l’accompagnement par le médecin. Une position audible, mais qui pose comme à l’habitude la nécessaire définition d’une clause de conscience et d’une grande liberté de préservation donnée au médecin.