Le Docétaxel est un produit anticancéreux, soupçonné d’avoir causé le décès de 48 patientes soignées pour cancer du sein. Cette semaine, le Figaro publie le rapport commandé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), alors qu’il n’a toujours pas été rendu officiellement public. Des praticiens, à l’instar des oncologues de Gustave-Roussy, ont souligné le caractère dangereux de la substance et ont préféré prescrire le Paclitaxel.
Le rapport qualifié de « tellement mal fait qu’il y a de quoi devenir dingue » – ainsi que le soulignent certains experts – est approximatif. Des hypothèses sont avancées au détriment d’effets secondaires avérés à dénoncer : « Il est possible que ces modifications aient réduit la perte de produit et que les patients reçoivent maintenant une quantité plus importante de Docétaxel qu’avant 2010 ». Le paradoxe est à son comble lorsque l’expertise reconnaît : « Nous avons aussi retrouvé une augmentation du nombre de cas fatals rapporté au nombre estimé de patients exposés pour les colites et les chocs septiques à partir de 2015 pour Taxotere et à partir de 2016 pour Docetaxel ». Pourtant à aucun moment, le rapport ne met en garde explicitement les médecins et les patients sur les graves effets secondaires éventuels encourus par les patientes.
Le silence frappe la classe politique qui refuse de prendre les mesures appropriées pour protéger la santé des Françaises. Les intérêts des groupes pharmaceutiques ont les faveurs du ministère des affaires sociales et de la Santé. Marisol Touraine achève son mandat plus occupée à appeler à voter Emmanuel Macron plutôt qu’à assumer ses fonctions.
Refusant toujours de se soumettre à la loi du silence, le député Jacques Bompard a écrit au Ministre des Affaires sociales et de la Santé pour l’inviter à procéder à la suspension de la commercialisation du médicament dans l’attente d’une nouvelle expertise.
Retrouvez la lettre de Jacques Bompard au Ministre ci-dessous :