La vérité parle peu, le mensonge parle beaucoup … Et le gouvernement Macron en est la démonstration !
Depuis plusieurs semaines, les éditorialistes fustigent ces Français qui ne respecteraient pas assez le confinement. Pire ! Qui se livreraient à une véritable entreprise de sédition : le complotisme. Le mot d’ordre revient : « Chassons les fake news » et ceux qui les propagent. Et tandis que les Décodeurs du Monde mettent docilement les bouchées doubles, l’État se frotte les mains.
Car dans notre république, il y a les bons complots et les mauvais complots. Les bonnes « fausses nouvelles » et les mauvaises. Le curseur étant simple : si Emmanuel Macron, ou son gouvernement, le dit c’est que c’est bon et vrai.
Ainsi, quand Donald Trump émet des doutes quant à l’apparition et la gestion de la crise du coronavirus en Chine, c’est une saillie complotiste. Mais quand, quelques jours plus tard, Emmanuel Macron ressort peu ou prou la même théorie -sans avancer le moindre fait- cela devient une thèse non seulement crédible mais reprise par l’intégralité des titres de presse avec, en prime, tout l’argumentaire élaboré par les services de renseignements américains.
De même, les « fake news » peuvent devenir vraies, et cela suivant le ministre qui prend la parole. « Il n’y a pas une pénurie de masques » chirurgicaux, a affirmé, sans rire, le ministre de la Santé Olivier Véran, mardi 10 mars sur France Info. La pénurie est donc une « fake news ». Une semaine après, le manques de masques était reconnue par Sibeth Ndiaye qui annonçait, sans rire non plus, que les Français n’auraient pas de masques parce qu’ils ne sont pas nécessaires et que nous sommes trop bêtes pour savoir les mettre correctement. Contre fake news.
Avec son allocution de lundi dernier, Emmanuel Macron revire le cap : les Français porteront finalement des masques le 11 mai. La pénurie n’est donc plus ? Les Français ont-ils reçu une formation expresse sur le port du masque ? Non. Mais le chef de l’État l’a dit : il y aura des masques. Confiance. Cependant, hier, Édouard Philippe corrige le tir : il y aura un port du masque obligatoire, mais uniquement dans les transports en commun… Donc tous les Français n’en auront pas ? Le mystère reste entier. Les voies du gouvernement demeurent, quant à elles, impénétrables.
Se rit-on des morts ?
En vérité, cette situation est d’un ridicule qui confine à l’indécence. Les Français sont une fois encore traités comme des enfants capricieux, trop immatures pour comprendre les rouages subtils de la pensée étatique et de la stratégie gouvernementale. Le pays légal déplore le complotisme et la méfiance du pays réel ? Mais comment peut-on espérer récolter la confiance lorsque l’on sème le mensonge ? Comment peut-on imaginer obtenir l’apaisement, alors que le travail n’est fait ni en amont, ni en aval de la crise ? Comparons notre situation avec le voisin allemand : 4 676 décès pour 146 286 cas confirmés. En France, 19 718 décès pour 112 606 malades confirmés, soit 4 fois plus de morts !
Dépistage massif, équipements de protection, confinement exceptionnel pour les personnes malades et vulnérables : la méthode est connue, éprouvée, mais retardée faute des moyens matériels disponibles. Il est temps de dire la vérité avant que le pardon ne soit couvert par le cri terrible de la justice.
Le mensonge parle beaucoup : il aura fallu plus d’une heure et demie au Premier ministre pour finalement ne rien annoncer. Les interventions deviennent de plus en plus longues au fur et à mesure que les artifices s’épaississent et que les menteurs les peaufinent. Saint Thomas d’Aquin nous a appris que “la vérité est l’accord entre l’intelligence et les choses ». Reconnaître les faits n’est donc pas un luxe demandé pernicieusement par un peuple vindicatif au président Macron. C’est la condition de la vérité et du bien commun.