Connaissent-ils le pays qu’ils dirigent ?

La crise du Covid-19 aura permis de décrédibiliser un peu plus un gouvernement à la dérive, gérant cette crise au jour le jour sans avoir la moindre vision à long terme.

Cette gestion calamiteuse aura montré, hélas, au grand jour que notre pays était devenu un pays pauvre, sans moyen de protéger ses soignants, ses forces de l’ordre, ses militaires et tous ses héros du quotidien bravant l’épidémie pour faire fonctionner, un temps soit peu, ce qui reste de l’économie française.

Une ignorance des contraintes locales

Surtout cette crise aura révélé la méconnaissance effrayante d’un gouvernement pour la France des terroirs comme des petites villes.

Alors que bon nombre d’entre elles souffrent déjà de deux facteurs combinés, la concurrence déloyale des grandes surfaces et la baisse du pouvoir d’achat des Français, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de supprimer tous les marchés dans les communes où existait au moins une supérette. C’est privilégier les attroupements dans les grandes enseignes au détriment d’une production comme d’une consommation locale et surtout c’est favoriser les transports de produits lointains et peut être contaminés contre des circuits courts qui profitent directement au tissu économique local. Alors qu’il aurait été si simple d’imposer au moins un quota de 20% de denrées issues de producteurs locaux, dans ces mêmes grandes surfaces par exemple, pour venir en aide à une économie locale au bord de l’asphyxie. Lorsque l’on sait que le taux de vacance commerciale est de 25% dans nos petites villes françaises, favoriser la consommation de produits lointains n’aidera pas le local à aller mieux.

De plus il s’avère que pour l’heure les promesses gouvernementales en matière de dépenses de soutien aux entreprises n’ont été que partiellement tenues, à en croire le retour pessimiste des maires des petites villes. Ce sont davantage les régions et les intercommunalités qui semblent sollicitées qu’un gouvernement qui n’a plus ni les moyens politiques ni les moyens économiques de ses ambitions. Encore une fois, l’échelon local semble pallier les carences nationales.

Pourtant, là encore, nos petites villes françaises sont loin de pouvoir toutes résister à l’épidémie à moyen terme. D’abord car bon nombre de dépenses ont d’ores et déjà été budgétées et que pour l’heure il n’existe aucune facilité bancaire pour suppléer au manque de recettes.

Des demandes de bon sens

Ensuite, nombre de maires demandent très raisonnablement à ce que les dépenses municipales liées à la gestion de cette crise sanitaire soient affichées en investissement et non plus en fonctionnement de manière à pouvoir les supporter par des emprunts si besoin.

Des demandes de bon sens qui n’ont pas trouvé d’écho auprès du gouvernement. Est-ce à dire qu’une fois encore la France périphérique paiera les pots cassés d’une défaillance et d’une impréparation gouvernementales ? Cela y ressemble fortement et les conséquences socio-économiques pourraient s’avérer dramatiques pour la survie de nos terroirs.

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