La Turquie ne peut pas être un partenaire crédible dans la gestion des migrants. Le prisme néo-ottoman d’Erdogan et de ses ministres, notamment sensibles dans les travaux universitaires de monsieur Davutoglu, en fait même des adversaires résolus des racines de la civilisation européenne.
Las, ils plaisent toujours autant à Bruxelles et à son parrain américain, comme Barack Obama le rappelait dernièrement. Ainsi, après avoir largement et sciemment participé à la déstabilisation du Proche Orient, Ankara devrait devenir un partenaire privilégié de l’Union Européenne dans le traitement de la question des déferlements migratoires. Plus d’un million de personnes ont franchi illégalement la Méditerranée l’année dernière, créant des drames partout où ils étaient accueillis : sur-criminalité, refus du Grand Remplacement par les populations autochtones, maladies. Or l’Union Européenne avait déjà signé en 2014 des accords de gestion avec la Turquie. Accords dont nous avons tous vu la parfaite inefficacité.
Aussi, l’accueil du premier ministre turc à Bruxelles aujourd’hui est une gageure. Gageure car le gouvernement de M. Erdogan est profondément hostile à la préservation de l’Europe, comme l’ont d’ailleurs prouvées ses actions dans les Balkans, gageure également car les accords de Dublin demeurent l’insupportable cadre de la gestion de ces flux. En outre l’extension discrète de Schengen à la Turquie est à l’œuvre, au moment même où tous les Européens demandent l’interruption de ces accords mortifères.
Rome mourut d’avoir fait confiance aux barbares pour se défendre. Mais au moins avait-elle un limès. L’Union Européenne a aboli les frontières et fait des ponts d’or à ces adversaires. Pauvres Européens…
Jacques Bompard