Comme Emmanuel Macron, le programme des retraites du président séduit car il se prône égalitaire et prétend innover. « Puisqu’il faut que tout change pour que rien ne change », puisqu’il faut un nouveau système pour que les retraités continuent à endurer patiemment de nouvelles iniquités, voyons comment Emmanuel Macron et son gouvernement s’apprêtent à donner le coup de grâce aux 16 millions de retraités avec un grand sourire.
Pourquoi craindre les rafales de réformes qui s’apprêtent à ébranler plus encore les retraites des Français début 2018 ?
La Contribution Sociale Généralisée (CSG) rapporte actuellement 20 milliards d’euros de plus que l’impôt sur le revenu à l’Etat. Parce qu’elle s’applique à tous, parce qu’elle ne connaît pas d’exception, parce que son taux de 7,5% est unique, elle est un levier rapide et efficace pour renflouer les caisses de l’Etat. Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’augmenter la CSG pour taxer, entre autres, les retraités de 8,3 % sur leurs revenus. Alors qu’un retraité touche en moyenne 1322 euros brut en 2016, cette nouvelle augmentation de la CSG toucherait 60 % des retraités et les mettrait plus encore à genoux.
Un système de retraite à point n’est ni plus ni moins que de la poudre jetée aux yeux des contribuables. La réforme des retraites annoncée par le nouveau président de la République voudrait que chaque euro cotisé donne droit à la même retraite quel que soit le métier du retraité, qu’il soit fonctionnaire ou salarié du privé. « La même retraite pour tous » serait donc le nouveau slogan de celui qui confond sans rougir, d’une pensée presque communiste, équité et égalité. Comme rappelé à la réalité, celui qui n’était encore que candidat à la présidentielle nuançait tout de même son propos : « les règles de base seront les mêmes pour tous, mais les taux de cotisation ou les conditions d’âge pourront différer, en raison notamment des caractéristiques des métiers ». Le système dit « Universel » ne l’est déjà plus … Que restera-t-il du reste de ses promesses ?
Pour des raisons démographiques, le nombre de retraités dans la population va continuer à augmenter sensiblement alors que la richesse monétaire qui leur reviendra baissera : de 14,2 % du PIB en 2014 à 12,8 % en 2060. Avec un déficit budgétaire de 69 milliards d’euros en 2016, comment Emmanuel Macron compte-t-il financer ces nouveaux retraités si ce n’est pas de nouveaux impôts, dont on sait combien les précédents présidents en ont été férus : ces derniers ont augmenté de plus de 20% sous les quinquennats de François Hollande et Nicolas Sarkozy. D’ailleurs le nouveau Président des Français l’a annoncé dans son programme : « la solidarité nationale aidera ceux qui en ont besoin ».
Les retraités ne seront donc pas les seuls à être affectés à court terme par cette réforme puisque les Français devront une nouvelle fois payer pour les extravagantes réformes d’apparat d’un jeune président qui fait de son absence d’expérience politique une qualité nécessaire pour bien gouverner…