Sur la profonde lassitude des forces de l’ordre

forces de l'ordreM. Jacques Bompard attire l’attention de M. le ministre de l’intérieur sur la profonde lassitude des forces de l’ordre. Il faut sans plus attendre prendre cette situation à bras le corps. Malgré le cri d’alarme du 14 octobre 2015, aucune amélioration n’est réellement perceptible. La simplification de la procédure pénale promettait pourtant des résultats avantageux : simplifier la garde à vue, la pose de scellés judiciaires ou l’accès aux données d’enquête auraient permis une réelle amélioration du travail judiciaire. La promulgation de l’état d’urgence et le succès des perquisitions ont montré tout l’intérêt qu’il y avait à s’appuyer sur les policiers dont le travail est marqué par un professionnalisme poussé. Il faut cesser le laxisme judiciaire. Comme l’a souligné le chef du Gouvernement, la France est en guerre. Il faut nous doter des moyens de riposte efficaces, contre un ennemi désigné : le djihadisme international. En même temps que le nécessaire allongement de la procédure pénale, il convient de prêter attention à la dégradation des conditions de travail des forces de l’ordre. La multiplication des missions, notamment de garde statique, ainsi que les incessantes remises en cause et poursuites à l’encontre des policiers et gendarmes renforcent le sentiment de lassitude de ces fonctionnaires. Depuis 2012, les scènes d’émeutes urbaines se multiplient : le Trocadéro, Sivens (un mort), Nantes, Moirans, l’autoroute A1, et maintenant la zone de non-droit à Calais. Un simple évènement comme une grève des taxis le 26 janvier 2016 a donné lieu à une violente prise à partie des forces de l’ordre, et ce malgré l’état d’urgence. Outre le fait qu’une telle attitude devrait être enfin réprimée, il faut observer que les fonctionnaires des forces de sécurité sont sur-employés. En effet, en plus de ces indispensables missions de maintien de l’ordre, ils doivent tenir des gardes statiques sur de nombreux sites sensibles du territoire national. L’état d’épuisement que rapportent les syndicats est bien réel. Il est plus que nécessaire de se doter d’un outil de sécurité à la mesure du niveau de danger qui règne en France. Les primes versées à la police ne suffisent malheureusement pas à résoudre le problème ; il faut augmenter les effectifs à mesure de la nouvelle menace : les missions imparties seront ainsi mieux remplies. Enfin, le laxisme judiciaire qui a cours doit cesser au plus vite. Il faut de toute urgence stabiliser le cadre juridique des interventions en élargissant le cadre de légitime défense à toutes les agressions physiques auxquelles peuvent faire face nos forces de l’ordre. Il n’est pas normal qu’elles soient entravées dans l’exercice de leur mission par peur de sanctions. À l’heure du terrorisme armé, il faut faciliter l’ouverture du feu pour le tir létal par les forces de sécurité, formées au tir. Le Gouvernement est vivement encouragé à réfléchir au port d’armes par les forces d’interventions une fois le service fini, et ce afin d’augmenter les chances de pouvoir s’opposer à des terroristes. Dans le conflit social qui les a opposés à la justice fin 2015, les policiers se sont vus soutenus par les citoyens à 85 %. La ferveur qui a accompagné les interventions au Bataclan et à Saint-Denis quelques jours plus tard témoigne que les Français refusent que ceux qui défient notre Nation fassent la loi plus longtemps. Ce « ras-le-bol » s’exprime face au rôle que joue la justice dans les condamnations : les mesures envisagées ne vont pas assez loin. Il existe une vraie dichotomie entre les actions sur le terrain et le traitement des affaires en tribunal. Redonnons à l’État les moyens de lutter efficacement contre l’insécurité, moyens qui doivent dépasser les discours rassurant adressés aux citoyens après les drames nationaux de 2015.

Cliquer ici pour lire la réponse du ministre.

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