L’ex-Front national a été condamné à une amende ridicule pour « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire des kits de campagne des législatives de 2012.
18 750 € d’amende. Une bagatelle, une vétille pour un parti qui a accumulé plus de 20 millions d’euros de dettes ces dernières années. Alors qu’en février encore, l’avenir de l’ex Front national s’annonçait incertain tant les créances et les procédures judiciaires s’accumulaient, cette dernière (et généreuse) ristourne de la part de la justice française finit de rassurer la société familiale Le Pen sur son futur électoral.
Tant pis pour les fusibles
« Rarement condamné n’aura eu autant le sourire » ironise le Figaro dans un article publié le 16 juin. Cette sentence pour « recel d’abus de biens sociaux » est bien éloignée des réquisitions de l’avocat de l’État, partie civile au procès, qui demandait 11,6 millions d’euros de dommages et intérêts pour ce que le parquet qualifiait « d’escroquerie en bande organisée », charge finalement abandonnée. Tandis que Frédéric Chatillon écope pour sa part de 30 mois de prison dont dix ferme ainsi que de 250 000 euros d’amende, le parti de Marine le Pen sort pour ainsi dire quasiment blanchi de cette procédure.
Il faut dire qu’à moins de deux ans des présidentielles, celle qui s’autoproclame déjà première opposante à Emmanuel Macron semble avoir bénéficié d’une incroyable clémence de la part du système honni dont elle prétend qu’il cherche à la museler par tous les moyens. La justice ne serait donc pas laxiste qu’avec les délinquants extra-européens, mais également avec les adversaires politiques du régime en place. Étonnant, vraiment.
L’adversaire désignée de Macron
La route se dégage. Les obstacles judiciaires se lèvent tandis que les créanciers se rétractent. Tout semble concourir à un nouveau second tour Macron/Le Pen … Avec l’issue prévisible que tout le monde connaît. De quoi alimenter la réflexion sur le rôle joué par le Rassemblement National dans l’échiquier politique. Pour nous, il est clair : Marine le Pen est l’opposante idéale, l’épouvantail utile du nouveau monde macronien qui ne veut pas d’une candidature crédible face à lui.
Depuis des années, le parti à la flamme étouffe les candidats patriotes qui refusent son carcan, au mépris du bon sens et du bien commun. Les maires d’Orange, de Bollène ou la candidate Valérie Laupies à Tarascon en font encore les frais aujourd’hui aux élections municipales. Puisse une alternative se proposer pour les électeurs de la droite nationale. Nous lui souhaitons en tout cas bien du courage, car il en faudra pour rattraper l’immense gâchis laissé en héritage par le clan Le Pen.