Pour la troisième année consécutive, les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ont enregistré une hausse conséquente de leurs flux migratoire. Plus de 57 millions de personnes nées à l’étranger sont présentes sur leur sol. Un chiffre qui ne risque guère de décroître puisqu’en 2015, l’Union Européenne a vu ses flux migratoires en sa direction augmenter de 7%, soit 5 millions de personnes. La France s’érige parmi les championnes des pays de l’OCDE : placée en cinquième position, elle a accueilli 256 500 immigrants sur son territoire en 2015.
C’est à Paris qu’ont ainsi été émis 217 500 permis de résidence permanente, dont un tiers concernait les Maghrébins, un cinquième l’Afrique Subsaharienne. Et alors que le commissaire européen Dimitri Avramopoulos, en charge des migrations, déclarait ce matin qu’il était nécessaire que « toutes les personnes qui n’ont pas besoin de protection internationale doivent retourner dans leur pays le plus vite possible » tant la situation « n’est plus soutenable », cet afflux semble surtout provenir des politiques déployées par les pays européens. Avec 90 000 permis délivrés pour raisons familiales, les « immigrants » rejoignent les pays européens à 31% par l’intermédiaire du regroupement familial.
Si le nombre d’immigrés connaît une inquiétante croissance, celui des demandeurs d’asile n’est pas en reste. Record battu pour la France : en cette année 2016, ce sont 78 000 personnes qui ont demandé l’asile dans l’hexagone… Un constat alarmant, corroboré par l’important taux de premières demandes effectuées : 70 748 demandeurs, essentiellement Afghans et Albanais, faisaient là leur première démarche pour bénéficier de l’asile en France.
Dépassés, les dirigeants européens pétrissent leurs discours de contradictions commodes, formulées au gré des opportunités personnelles. C’est d’un côté la présidente de l’OCDE, appelant à l’affectivité des européens qui n’auraient d’autres choix que d’« améliorer l’intégration des immigrants […] pour offrir un avenir plus prospère et inclusif pour tous ». C’est, de l’autre, le commissaire européen, pris à défaut sur le dossier italien, affirmant que « le retour vers les pays d’origine est un aspect indispensable d’une politique migratoire globale » alors même qu’en France, neuf « migrants » sur dix ne repartiront pas…