Manuel Valls : la gauche à visage découvert


VallsL’une des raisons principales de mon engagement à droite, c’est l’amour du réel. Un amour qui ne signifie pas d’ailleurs le mépris pour le monde des idées, mais la conviction que ces dernières prennent de l’importance à mesure qu’elles se confrontent au réel. Il est vrai qu’au moment de mon engagement la Gauche faisait aussi passer des valises pour assassiner des Français, mais c’est une autre histoire.
J’ai véritablement senti ce fossé en lisant l’entretien de Manuel Valls à Libération. Intitulé, « depuis plus de trente ans, on me demande si je suis de gauche », cet entretien démontre au moins que le doute n’est pas permis. Ainsi en réponse à l’apartheid territorial qu’il avait dénoncé, l’ancien maire d’Evry accable de fleurons le prêt à penser : notre société est « un métissage, une diversité d’origines, de cultures et de couleurs de peau », ou encore «  ce que je veux, c’est une société ouverte ou chacun peut faire des choix et pas une société fermée ou l’on subit. ».

Manuel Valls est républicain et laïque, pour ne pas dire plus, et tient à le faire savoir, quitte à ce que cela obstrue toute réponse de fond : «  Moi je veux que ces territoires soient pleinement réintégrés à la République » ou « La laïcité c’est notre ADN ». Une ADN qui, sous la forme dont le premier ministre l’exprime, n’a pas plus de cent ans.
Et ces présupposés idéologiques ne peuvent conduire qu’à des drames concrets, dont chacun est témoin, et à des réponses malingres. Ainsi, Manuel Valls annonce un effort de 70 millions d’euros l’année prochaine pour les associations. Dans ma proposition de loi de contrôle des subventions aux associations, je rappelais ce chiffre de l’observatoire des gaspillages : « il existe 1,3 million d’associations en France. 80 % ne reçoivent aucune subvention, mais 7 % d’entre elles reçoivent 70 % des subventions publiques ». Les cas ne sont pas rares d’ailleurs ou ces associations ne servent pas du tout le vivre ensemble !
Décidément la gauche n’apprend pas de ses erreurs. Aux réticences devant les lubies égalitaires, Valls répond ainsi : « nous renforcerons le pouvoir de l’Etat pour qu’il se substitue aux communes » ou encore devant les errements de la loi travail, nous entendons le matamore se récrier : comment évoquer cette question au lendemain de l’Etat d’urgence.
Premier ministre actif d’un président au ralenti, Manuel Valls a l’étoffe des idéologues, pas le cuir d’un homme politique capable de servir utilement notre pays.
Cliquer ici pour lire ou relire les communiqués de presse de Jacques Bompard.

Partagez cet article

Facebook
Twitter
LinkedIn

Page Facebook