L’aveuglement de l’Occident encourage la croissance des populations déracinées

Près de 65.6 millions de déracinés ont été dénombrés par le Haut-Commissariat de l’ONU en 2016. L’institution s’est d’abord alarmée de la situation au Soudan du Sud, en proie à la guerre civile depuis 2013. Une guerre désastreuse, qui a provoqué des dizaines de milliers de morts et la fuite de 3.7 millions de personnes hors de leur foyer. Les six derniers mois, ce sont 64% de personnes de plus – soit 1,4 milliards de sud soudanais supplémentaires, qui ont dû fuir de chez eux. Jacques Bompard a interrogé le ministre des affaires étrangères sur la situation, soulignant que « l’échec de la politique occidentale a engendré une reprise des combats mettant parallèlement en péril une situation humanitaire déjà critique ». Car les efforts de paix de l’été passé, initiés par l’Occident, auront été vains…

On 25 December 2015 in Aleppo in the Syrian Arab Republic, Esraa, 4, and her brother Waleed, 3, sit on the ground near a shelter for internally displaced persons.

Parmi les déracinés, 40 millions sont des personnes déplacées au sein même de leur pays, à l’instar de la Syrie et de l’Irak. Depuis près de six ans, la Syrie est en proie à l’emprise de troupes de l’Etat Islamique dont l’expansion massive et la pérennité sur le territoire syrien ont été permises par l’attitude hésitante de la Coalition internationale. Au début du mois d’avril, Bruxelles avait par ailleurs promis des milliards de dollars pour venir en aide à la population syrienne ; à ce jour pourtant, celle-ci ne dispose pas de l’aide escomptée. L’appel de fonds des humanitaires est également moins financé qu’il ne l’était quelques années plus tôt… Les 5.5 millions réfugiés syriens à travers le monde sont les premières victimes de cette absence de prise de position claire. Des victimes déracinées, aspirant à retrouver les leurs sur la terre de leurs pères et la reconstitution de la cellule familiale qu’ils ont quittée.

Le 5 avril, le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron déclarait : « l’ennemi du peuple syrien, c’est Bachar al-Assad ». Une posture toute personnelle, à mille lieues de l’attitude diplomatique inhérente à un président de la République, qui devrait reconnaître que le premier ennemi du peuple syrien est bien l’Etat Islamique. Le Haut-Commissariat de l’ONU a beau jeu de se désoler de « l’oubli » dans lequel risque de sombrer le « conflit » syrien… Sans prise de décision claire de la part des membres de la coalition internationale, l’Occident ne pourra aider les déracinés à retrouver leur foyer.

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