Jacques Bompard sur le Mali

Depuis quatre jours, l’armée française est engagée au Mali. Cette intervention vise officiellement à sauver ce pays d’Afrique subsaharienne de la submersion islamiste. S’il convient de saluer la mémoire de l’officier tombé au champ d’honneur et de soutenir sans faille nos soldats, il n’est pas possible de passer sous silence les conditions de cet engagement.

A quoi sert le parlement en France ? Une fois encore, l’armée française est engagée dans une guerre sans que la représentation nationale n’ait été consultée ni même informée.

La France a-t-elle encore les moyens matériels suffisants pour ce type d’intervention ? Il semble bien que non. Après vingt ans de coupe sombre dans les budgets militaires, il apparaît que pour envoyer un effectif inférieur à un régiment, il faille faire appel à une assistance technique de plusieurs pays alliés. Il apparaît également que nombre de nos matériels sont désormais obsolètes.

Pourquoi la France qui a contribué à installer au pouvoir les islamistes en Lybie va-t-elle les combattre au Mali ? Quelle est notre politique étrangère ? Qui la guide ? Pour quels intérêts ? Les mêmes pilotes qui, naguère, bombardaient la Libye pour permettre aux islamistes d’avancer, les bombardent aujourd’hui au Mali pour les faire reculer. La France combat au Mali les mêmes islamistes qu’elle a armés en Libye. Islamistes qui n’hésitent d’ailleurs pas à utiliser contre la France les armes qu’elle leur a fournies ou dont elle a financé l’achat.

Pourquoi la France qui, dans certains quartiers, ne parvient plus à protéger les pompiers ou les ambulances va-t-elle combattre les islamistes au Mali ? Dans son ouvrage « Terroristes : les sept piliers de la déraison » qui vient de paraître, le juge antiterroriste Marc Trévidic écrit : « La population jihadiste est aujourd’hui diluée dans la population française ». S’agit-il d’une génération spontanée ou bien un des fruits de l’immigration massive ?

D’aucuns croient voir dans cette intervention au Mali un héritage de la politique coloniale française. Il n’en est rien. La France coloniale était sûre d’elle, de sa force et de sa mission. La France socialiste du XXIème siècle est schizophrène, faible, et, pour le service d’intérêts financiers, va faire le gendarme en Afrique alors qu’elle est bien incapable de le faire dans ses banlieues.

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