« Face à la culture de mort, nous avons soit la résignation, soit la réaction pour solution. Je choisis la réaction ». Dans le Ier Bureau de l’Assemblée Nationale, Jacques Bompard lançait le ton de la 2e journée parlementaire pour la vie. Une seconde édition marquée par le succès. Après un petit-déjeuner convivial, au cours duquel Christine Boutin (ancien Ministre et Président du Parti Chrétien Démocrate) est revenue sur les engagements en faveur de la vie qui ont rythmé toute sa carrière, les portes du Palais Bourbon se sont ouvertes pour accueillir les près de cinquante personnes que permettait d’abriter le bureau parlementaire.
Des dérives à l’égard de la vie générées par la loi sur la modernisation de notre système de santé (recherches sur l’embryon), aux atteintes menées à l’encontre des trisomiques et des personnes âgées (loi Claeys Leonetti), la Fondation Lejeune a ouvert la journée en rappelant que « La qualité d’une civilisation se mesure au respect qu’elle porte aux plus faibles de ses membres ». Portant sur le thème de la loi sur le ‘’délit d’entrave à l’avortement’’, la première table-ronde, au cours de laquelle l’assemblée a pu saluer l’arrivée de Jean-Frédéric Poisson, s’adressait à ceux-là ; du mépris de l’enfant à celui de la mère, ce renforcement du « délit d’entrave à l’avortement » risque également de porter atteinte à l’intégrité de la femme, souligne amèrement Cécile Edel. « Aujourd’hui, ce sont ceux qui essaient de sauver la vie qui sont condamnés ! », constatera, amère, la Présidente de Choisir la Vie…L’expression alternative est muselée. Honnie par un gouvernement modelé par le prêt-à-penser, celui-là même qui s’échine, sur son site Internet, à ne désigner l’embryon que par le terme « d’œuf». Désormais encouragé, l’avortement promu à grands renforts de campagnes publicitaires et de censure de toute alternative à son recours constitue une atteinte à la dignité de l’enfant à naître. Un constat partagé par Guillaume Bernard : « la puissance publique publicise l’avortement », a ainsi asséné le maître de conférences HCR à l’Institut Catholiques d’Etudes Supérieures au cours de sa brillante intervention.
« La conquête de la vérité est difficile. Nous sommes trompés par des passions erronées » : introduisant l’après-midi, l’intervention du Père Louis Marie de Blignières (Fraternité Saint-Vincent-Ferrier) sur la clause de conscience constituait un plaidoyer pour la vie à l’aune de son acception théologique. Un discours plus tard renforcé par les argumentations juridiques du Président du Centre Européen pour le droit et la Justice Gregor Puppinck. Philippe Maxence reviendra ensuite sur la clause de conscience refusée aux pharmaciens, dont il soupçonne qu’elle ne fût soutenue que par les « conditionnements autobloquant régulant la vie sociale comme seules normes supérieures ».
Avant de clore la journée avec l’intervention piquante de Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire), la table-ronde opposant l’Abbé Guillaume de Tanoüarn et Robert Ménard a suscité de vifs débats d’une saine contradiction. « Je ne suis pas contre l’avortement mais je m’indigne qu’il soit davantage rembourse que la contraception », a souligné le Maire de Béziers.
Des membres de la communauté ecclésiastiques, aux élus comme membres actifs de la société civile, cette seconde édition de la journée parlementaire pour la vie constitue, au sein de l’Assemblée Nationale, un rappel aux instances gouvernementales persuadées que la défense de la vie constitue un combat d’arrière-garde. Un combat d’arrière-garde qui parvient pourtant à réunir des hommes politiques de différents partis. Un combat d’arrière-garde qui, à l’inverse des innombrables colloques en faveur de la culture de mort, emplie des salles entières. Un combat d’arrière-garde portée par ses défenseurs de longue date… mais aussi une nouvelle génération qui, massivement présente à ce rendez-vous, se retrouvera avec bonheur dans les rues de Paris pour la Marche pour la Vie dimanche prochain !