La Fondation pour l’Innovation politique a publié un rapport intitulé France : les juifs vus par les Musulmans. Entre stéréotypes et méconnaissances. Sans surprise, de nombreux stéréotypes sont recensés. La majorité des personnes interrogées affirme éprouver un profond agacement quant à la place qu’occuperaient les juifs dans le système médiatique. Etonnement, la moitié des musulmans questionnés semble ignorer les facteurs du conflit israélo-palestinien. Destiné à endiguer l’antisémitisme, ce rapport ne fait que l’alimenter, à l’instar de la conduite racoleuse d’Emmanuel Macron à l’issue de sa campagne de second tour.
Le nouveau président a mené une campagne durant laquelle il s’est présenté comme « le grand rassembleur ». Tendant la main à tous, et parfois aux opposés, le présidentiable a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Roger Hanin après avoir critiqué les écoles communautaires, dont les écoles juives. Après avoir affirmé son soutien à Israël, il a investi deux candidates pro-palestiniennes. Chaque pas vers un bord entraîne systématiquement Macron dans le gouffre. Si lors du second tour le grand rabbin de France, Haïm Korsia a appelé à voter pour Macron, ce n’est pas par adhésion mais par opposition à Marine Le Pen. La communauté juive s’était d’ailleurs offusquée de l’usage qu’il avait fait de sa mémoire.
Pour Emmanuel Macron, tout semble objet de récupération politique. La communauté juive n’est pas dupe. Le philosophe Alain Finkielkraut s’est rallié à Gilles-William Goldnadel, avocat franco-israëlien, pour exprimer son mécontentement : « Monsieur Macron, la Shoah n’est pas un thème électoral ». Empreint de cette même ignorance, il avait d’ailleurs affirmé que la colonisation était un crime contre l’humanité. Engoncé dans une vision binaire de l’Histoire sous couvert de rassembler, Emmanuel Macron divise. Inquiet des nouvelles fractures « sociétales » que le jeune président pourrait encore infliger à notre pays, le député Jacques Bompard met à nouveau en garde contre la montée du communautarisme. Dans ce sens il avait proposé une loi pour lutter contre la christianophobie.