Non à la présence de l’Algérie et du Vietnam au défilé du 14 juillet.

14 juilletDiscours de Jacques BOMPARD lors de la réunion « Non à la présence de l’Algérie et du Vietnam au défilé du 14 juillet. » qu’il a organisé à l’Assemblée Nationale.

Chers amis,

Tout d’abord un mot afin de vous présenter mes excuses. Le 1er régiment étranger de cavalerie connaissant ces deux derniers jours de présence dans la ville d’Orange, il me fallait rester auprès d’eux. Je suis sûr que vous comprendrez, vous autres, que tant de politiques ont préféré abandonner, combien il me semblait important de demeurer auprès des « soldats de la vieille légion » et de témoigner de l’affection teintée d’admiration des Orangeois pour leur engagement.

Il y a cent ans, la première guerre mondiale s’ouvrait avec son long cortège de désolations.

Des millions de Français marchaient sous le même drapeau tricolore pour défendre notre territoire contre nos adversaires d’alors.Ils venaient des quatre coins de France : Pithiviers, Epinal, Paris, Flers, Poitiers… Mais aussi, de Saigon, Ouagadougou, Alger ou Tananarive. Ils étaient majoritairement blancs, mais certains venaient de nos colonies africaines, asiatiques ou maghrébines.

Qu’ils fussent chrétiens, juifs, musulmans, animistes, ou bouddhistes, ils avaient une même nation à défendre.

Ils luttaient sur les mêmes champs de batailles.

Ils vécurent ensemble les privations, les craintes et les désespoirs. La France alors exprimait une unité nationale propice aux grands destins et aux longues aventures. Ni la dictature des partis, ni la mollesse des valeurs, ni même le désordre des égoïsmes ne parvenait à ébranler notre beau pays.

La France exhalait la belle intégration. Partout le monde se levait pour marcher à sa suite puisqu’elle enflammait les ardeurs et le courage. Aujourd’hui les gribouillages partisans sont venus supplanter les plus grands desseins, conduisant la France dans une bien piètre tranchée : celle de la désintégration. Aujourd’hui nous vivons dans la France des Mohamed Merah : celle ou les voyous allogènes viennent assassiner les jeunes engagés offrant leur vie au drapeau. Ultime sacrilège de la machine à désintégrer.

Des millions de ces combattants partagent un même linceul tissé de terre de France et des prières des vivants.

Je songe ému aux mots de Roland Dorgelès qui s’adressait « à (ces) milliers de croix de bois, alignées tout le long des grandes routes poudreuses, où elles semblent guetter la relève des vivants, qui ne viendra jamais faire lever les morts. Croix de 1914, ornées de drapeaux d’enfants qui ressembliez à des escadres en fête, croix coiffées de képis, croix casquées, croix des forêts d’Argonne qu’on couronnait de feuilles vertes, croix d’Artois, dont la rigide armée suivait la nôtre, progressant avec nous de tranchée en tranchée, croix que l’Aisne grossie entraînait loin du canon, et vous, croix fraternelles de l’arrière, qui vous donniez, cachées dans le taillis, des airs verdoyants de charmille, pour rassurer ceux qui partaient. »

Plus de cent ans après, la France se souvient encore et se doit de rendre hommage à ces soldats.

Monsieur Hollande a donc invité des délégations de différents pays dont des ressortissants ont pris part à la Grande guerre pour participer au traditionnel défilé militaire du 14 juillet.

Cette initiative pourrait paraitre louable de prime abord. En effet, il est juste de témoigner notre gratitude envers les centaines de milliers de combattants de l’Empire venus défendre la nation toute entière. Mais l’inconséquence politique de notre président, doublée de l’irresponsabilité de notre personnel politique transforme cette initiative en une nouvelle insulte à la mémoire de ceux qui nous furent fidèles.

Il est bon que la France se remémore le sacrifice sanglant des centaines de milliers de braves venus secourir notre patrie.

Toutefois, deux invitations viennent frapper ma conscience de Français.

L’armée communiste vietnamienne et l’armée algérienne risquent de venir fouler le sol qui avait connu le passage des libérateurs un 26 août 1944.

Une telle provocation  est inacceptable ! L’Algérie et le Vietnam n’ont jamais formulé un seul pardon pour les milliers de martyrs suppliciés au nom de leur attachement à la France. On en vient à se demander comment de telles initiatives peuvent provenir de nos dirigeants. L’irresponsabilité est poussée à ses plus intolérables extrémités, quand personne, à droite comme à gauche, ne trouve assez redire à l’odieuse mascarade qui éventrera les Champs-Elysées le 14 juillet prochain.

Mais qu’attendre après tout d’hommes qui n’ont plus l’intelligence des symboles et des héritages de notre Nation ? Qu’attendre de ceux qui n’ont de cesse de trahir par leur politique notre engagement auprès des chrétiens d’Orient ou de Serbie ? Qu’attendre de ceux qui n’ont de cesse de faire de la France le laquais des Argentiers alors qu’elle fût un jour, le phare de tant de peuples ? Rien. Sauf peut-être de ne pas se commettre en de telles trahisons capables de raviver les mémoires meurtries des pages douloureuses de notre Histoire.

Des camps de rééducation de l’oncle Ho aux disparus du 5 juillet 1962, je n’ai pas oublié le lâche supplice des nôtres, abandonnés par Paris aux mains de leurs tortionnaires.

Les populations civiles fidèles à la France ont été brutalisées.

Leurs croix de bois disséminées le long des chemins appellent justice.

Nous n’oublions pas leurs calvaires.

Aucune réconciliation n’étant intervenue, il est scandaleux que notre pays honore des bourreaux en les faisant défiler sur la plus belle avenue de France.

A vos côtés, je n’accepte pas de cautionner cette mascarade.

S’il s’agissait simplement d’honorer les combattants de l’Empire venus se battre durant la guerre 14-18, j’invite Monsieur Hollande à venir dans cette salle et trouver les braves combattants qui pourraient représenter avec panache les Français du bout du monde venus servir le drapeau tricolore !

Mais, rien de cela ! Monsieur Hollande fait partie de ces professionnels de la repentance, qui ne reculent jamais devant une occasion de plier les genoux devant n’importe qui.

Notre colère est donc nécessaire et salutaire. J’ai interpellé le gouvernement à ce sujet dans une question écrite du 16 juin. A ce jour, aucune réponse ! Le gouvernement du Président normal était sans doute plus préoccupé de recevoir des délégations de Monsieur Abdelaziz Bouteflika ou de Monsieur Trương Tấn Sang, que de répondre à une interrogation d’un représentant de la nation.

Notre indignation traduit l’exaspération des Français devant ces hommes politiques qui renient nombreuses pages de notre Histoire, et qui la conspuent à longueur de journées. Or, quand on ne sait plus d’où l’on vient, on ne peut savoir où l’on va. La repentance mémorielle unilatérale et continuelle est insupportable. Elle insulte la mémoire de tous les braves que vous représentez en ce jour.

Je veux vous dire finalement que la mémoire n’a de force que si elle éclaire notre monde et notre société. Or que voit-on, derrière ces invitations ? La machine à désintégrer est à l’œuvre qui propose aux Français de fraiches dates une flagellation en place publique de leurs pairs par lubie du cirque partisan. L’irresponsabilité politique de gouvernants qui oublient qui a combattu et qui s’est sacrifié pour la préservation de la Nation.

Nous voyons en un mot la grande trahison de la société française par son fantôme d’élite politique. Nous voyons les affres de la haine de soi et du déracinement des partis. Nous voyons la France des robots, celle qui voudrait avancer sans ne plus rien connaître, ni révérer, s’orientant simplement à l’aune des réverbères de la rue de Solférino ou du siège de l’UMP. Cette France-là, chers amis est indigne de vous !

Je vous remercie donc de votre présence nombreuse à cette réunion et salue les associations « Mouvement pour l’autodétermination du Peuple Vietnamien » et « Jeune Pied-Noir » représentées par leurs présidents respectifs, Me. Charles Le Trong Quat et  M. Bernard Coll.

En vous souhaitant un excellent débat d’amitié française et de mémoire, je vous exprime mon entier soutien à notre cause dans mon engagement de Maire d’Orange et de député de Vaucluse.

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