Terrible rentrée pour l’agriculture

Hier le petit monde médiatique étalait quelques révélations : Emmanuel n’est pas marxiste, Arnaud Montebourg manque de modestie, et Christian Estrosi minaude son soutien à Nicolas Sarkozy. Dans ce théâtre lassant, les journalistes trouvent leur compte et prétendent, aveuglés, que tout cela peut avoir le moindre poids sur le sort de notre pays. Dans le même temps des nouvelles inquiétantes minent notre subsistance agricole.
Ainsi l’Organisation Mondiale du Commerce vient d’affirmer que l’embargo russe sur la viande européenne n’était pas valide. Les sanctions économiques ahurissantes de l’Union Européenne, elles, le seraient. Dans cette décision de faux-semblant, chacun sent l’horizon s’assombrir à la notable exception d’une presse cosmopolite qui fantasme un règlement immédiat du sujet.


Cet embargo a notamment blessé la France agricole dans l’Ouest. L’Ouest qui connait aujourd’hui une manifestation des producteurs de lait pour beaucoup exaspérés par l’attitude de la centrale Lactalis. Les exploitants se plaignent d’un prix d’environ 250 euros pour 1000 litres quand il leur faudrait un montant de 380 euros pour vivre correctement. Certains leur répondent que la sur-exploitation et le gigantisme de leurs structures n’assureront pas de développement viable. C’est certainement exact mais il faut rappeler que la disparition de la paysannerie et sa soumission aux grands groupes internationaux est une politique structurelle de la Vème République. Le ministère de l’agriculture français se montre incapable de faire pression sur le géant mondial (229 sites et 75 000 salariés) comme de secourir les céréaliers.
Pendant ce temps, on apprend que les récoltes françaises sont attendues en recul de 30 % cette année, atteignant leur plus bas niveau depuis 1945. C’est la faillite de toute l’action de l’État sur ces questions. Ils ont assassiné l’agriculture pour satisfaire leurs maitres et culpabilisent maintenant leurs victimes. C’est le jeu pervers de la Vème République, un jeu dangereux…

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