Jean-François Delfraissy, président de l’instance du Comité Consultatif national d’éthique (CCNE) avait averti : l’avis « ne fera sûrement pas l’unanimité et va déclencher des anticorps de part et d’autre ». Voilà près de quatre ans que cette institution devait rendre son avis sur la procréation médicalement assistée pour les couples de même sexe. C’est chose faite : quatre ans après le « mariage » pour tous, l’avis favorable du CCNE résonne comme une revendication militante dans la suite logique de la loi Taubira. L’absence de témérité opportune de François Hollande avait pourtant permis de retarder l’échéance : l’ancien président de la république attendait le rendu de l’avis pour légiférer sur cette réforme civilisationnelle.
Aucun doute n’était permis sur l’orientation que prendrait le rendu ; à l’instar de la Cour de Cassation, qui validait en 2014 la possibilité d’adoption pour un couple de femmes, le Comité Consultatif National d’Ethique encourage aujourd’hui l’inscription dans la loi d’une privation du père pour son enfant. Car l’avis du CCNE est clair : il ouvre aujourd’hui la possibilité d’autoriser aux femmes célibataires ou aux couples de femmes sans infertilité médicale de posséder un enfant. Un enfant devenu objet de spéculation d’un marché juteux, dont l’essor commençait déjà à croître en Espagne ou en Belgique. Là-bas, les couples de femmes comme les femmes célibataires se pourvoient sans efforts, pointant du doigt dès leur retour sur le territoire français l’inégalité de leur situation, alors même qu’elle n’est qu’une intolérable marchandisation de l’enfant.
A l’image de son prédécesseur, Emmanuel Macron attendait l’avis symbolique du CNNE pour statuer du sort de milliers d’enfants qui seront bientôt privés de père. Favorable à son ouverture «aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires», le président a aussi fait part de sa volonté au bastion de nouveaux députés En Marche !, qui voteront à l’aveugle l’inscription de cette destruction de la cellule familiale traditionnelle. De Benjamin Griveaux, ancien porte-parole du mouvement de Macron qui déclarait « nous ouvrirons la PMA à toutes les femmes » à Marlene Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, qui a pris la tête du cortège de la « marche des fiertés » samedi où s’est revendiqué à grand bruit ce « nouveau droit », les parlementaires macronistes entérineront d’un seul corps une décision du CCNE dont le contenu n’a qu’une valeur… consultative.
Jacques Bompard rappelle que cette destruction anthropologique et familiale créera toujours davantage de souffrances. Au jeu du progressisme, les idéologues se brûleront les doigts et trouveront face à eux des masses prêtes à se lever pour défendre la dignité humaine.
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